À l’origine de tout il y a Marcel Merle, mon arrière-grand-père ; né à Paris dans le 19ème arrondissement le 26
février 1903 et disparu le 11 novembre 1980 à Paris 11ème
arrondissement. Je n’oublie pas mon arrière-grand-mère Marthe qui a bien
entendu contribuée de façon active aux affaires de Marcel. Elle avait
même avant lui tenu son propre petit commerce d’épicerie rue Stendhal à
Paris dans le 20ème arrondissement.
Marcel était une sorte « d’inventeur ouvrier
chaudronnier » installé dans le 20ème arrondissement rue des Rondeaux
(cette rue longe le cimetière du Père Lachaise) avec sa femme Marthe et
ses deux filles Simone et Paulette.
Son atelier devenant trop petit il déménage sa femme et
ses deux filles en achetant l’usine VALDO située au niveau des 127- 129
-131 de la rue du chemin vert dans le 11ème arrondissement. Cette usine
est en piteux état lors de son rachat en 1946 : les anciens
propriétaires de cette fonderie ont cessé leur activité en 1936
(probablement suite aux grèves du Front populaire) et sont retournés
dans leur pays d’origine (l’Italie) à la fin de la guerre. À l’époque la
cheminée menace de s’effondrer et en cette période d’après-guerre tout
matériau étant précieux elle est démontée brique par brique car ces
matériaux serviront à reconstruire ailleurs !
La chaudronnerie MERLE fonctionnera jusqu’en 1986. On y fabriquera des frigidaires, des ballons d’eau chaude et
biens d’autres produits nécessaires à la demande toujours plus
croissante de confort d’après-guerre. Mais Pépé Merle y fabriquera
également les premières machines permettant de blanchir la pâte à
papier, des télécabines pour les stations de ski (Serre-Chevalier
notamment), la première machine à tracer des lignes de marquage de
signalisation routière (brevet jamais déposé ni exploité par Marcel…)
jusqu‘aux armoires servant à héberger les premiers ordinateurs de la
marque IBM.
Devenue, trop petite, polluante et bruyante pour son environnement parisien l’usine ferme ses portes en 1986 mais l’activité est reprise
par un groupe industriel ASEDEC et, est délocalisée en banlieue à Noisy
le Grand.
Commence alors une seconde vie pour cet ancien passage industriel : mon arrière-grand-mère s’inquiétant de gérer toute
seule la chaudronnerie avait commencé à construire dès les années
1956/57 un petit garage pour exploiter un service de parking. Paulette
MERLE et son mari Bernard GISI agent de la marque RENAULT : vente de
voiture neuve, réparation, carrosserie, station-service et parking
occupent l’espace de l’ancienne usine jusqu’en 2006.
Aujourd’hui il reste une partie du garage au rez-de-chaussée du 131, les deux bâtiments de façade sont les seuls vestiges de cette époque
révolue. Des nouveaux immeubles ont poussé sur l’ancienne usine. Tout
l’espace est dédié à l’habitation, il n’y a plus trace du passé
industriel du lieu, le 11ème n’est plus « la petite usine de Paris ».